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18 Jan 18 | News

Relations amoureuses : l’impact du logement et de la nationalité des partenaires sur le couple

Une étude menée par Dr. Maike van Damme, chercheuse au Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER) révèle qu’au Luxembourg, les séparations des couples seraient plus liées au fait d’être propriétaire d’un logement, qu’à une situation de surpeuplement de ce dernier.

Dans son dernier article scientifique, intitulé « Overcrowded housing and relationship break-up », Dr. Maike van Damme s’est intéressée à cette relation causale entre la situation de logement et la séparation des couples.

Sur base d’arguments théoriques, on pourrait penser qu’un logement en surpeuplement1 peut accroître les risques de séparation, car le stress occasionné par les conditions de cohabitation nuit à la relation de couple.

Toutefois, selon Dr. Maike van Damme, il n’y a apparemment pas de lien entre le surpeuplement d’un logement et une séparation.  Par contre, être propriétaire ou locataire joue un rôle très important dans les relations de couple. Après avoir analysé les résultats de l’enquête longitudinale Panel Socio-Économique Liewen zu Lëtzebuerg (PSELL), menée de 2003 à 2014 auprès d’un échantillon représentatif de la population du pays, Dr. Maike van Damme a observé que les propriétaires se sentent bien par rapport à la surface de leur logement et se séparent moins souvent que les locataires. A ce stade il est encore trop tôt pour pouvoir en conclure un lien de causalité.

Deux raisons sont susceptibles d’expliquer ce lien.  D’un côté, « des investissements en commun réalisés entre les conjoints, tels que l’achat d’un bien immobilier, peuvent représenter un garde-fou à la rupture, particulièrement à court terme (les couples retarderaient leur décision de se séparer lorsqu'ils ont un bien en commun). », explique l’auteure de l’article. De l’autre côté, la qualité de la relation pourrait être déterminante dans la relation de lien entre l’accession à la propriété et la séparation. "Les couples qui n'ont pas de problèmes relationnels seront plus enclins à acheter une maison que ceux qui ont des problèmes", déclare la chercheuse. 

Pour en savoir plus sur le mécanisme expliquant ce lien entre statut de propriétaire et situation de séparation, de nouvelles données devront donc être recueillies sur la qualité des relations et l’engagement des couples. 

Parallèlement à des caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques individuelles (telles que les revenus, le fait d’avoir des enfants à charge au sein du foyer et l’âge des femmes), Dr. Maike van Damme a également étudié la situation financière des couples et la nationalité des partenaires.

Elle a ainsi pu observer que les couples ayant des difficultés financières vivent plus souvent dans des logements que l’on pourrait qualifier de surpeuplés. Toutefois, aucun lien entre ces problèmes économiques et les séparations n’a été trouvé.

Quant aux conjoints ayant tous deux des nationalités différentes, il apparait qu’ils sont plus susceptibles de se séparer que les conjoints ayant tous deux la même nationalité2, ce qui corrobore la théorie de l’homogamie. Cette théorie met en avant que les couples homogames (dans lesquels les conjoints ont des origines similaires) auraient davantage de centres d’intérêt et d’activités en commun, une perception du monde fort proche et une vision similaire quant à l’éducation de leurs enfants. Ils auraient donc tendance à rompre moins souvent.

Pour mieux comprendre ce qui distingue les différentes nationalités, des recherches plus approfondies seront nécessaires en ce qui concerne les modes de vie, les centres d’intérêt, les attitudes et les opinions des couples. Si l’on observe la composition de la population luxembourgeoise, d’autres questions pertinentes pourraient également être posées, comme : « Quelles conséquences le taux de séparation, et les raisons qui l’expliquent, peuvent-elles avoir sur la cohésion sociale et les inégalités au Luxembourg ? »


1 Le terme de surpeuplement tel qu’employé ici représente le manque d’espace au sein d’un logement par rapport au   nombre de personnes qui y vivent.

2 Selon des analyses complémentaires.


Article rédigé par le LISER, paru dans Femmes Magazine, édition janvier 2018

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