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20 Sep 18 | News

Enquêtrice, un métier de cœur encore peu connu

Le LISER a interrogé ses enquêtrices et dresse leur portrait à travers le métier quelque peu insolite qu’elles exercent au sein du Data Centre.

Dans une société du savoir qui s’organise pour une grande partie autour de collectes et d’exploitations de données et d’informations, les enquêtes jouent un rôle crucial, entre autres, dans la prise de décision des institutions gouvernementales. Il est toutefois dommage de constater que ce processus complexe de collecte de données est encore mal connu, tout comme les personnes à l’origine de ces collectes.

Très peu de gens savent que les personnes qui collectent des données sont la plupart du temps des femmes. Pour la petite histoire, en 1946 aux États-Unis, un conférencier a identifié l’enquêteur idéal comme étant une femme mariée, âgée de 37 ans, sans avis tranché en politique. Au LISER, 75 % des entretiens en face à face sont réalisés par des enquêtrices. Ce portrait de l’enquêtrice « idéale » datant d’il y a plus de 50 ans pourrait-il toujours correspondre à celui des enquêtrices qui travaillent actuellement au LISER ? Pour répondre à cela nous les avons interrogées.

Qu’est ce qui ressort de l’enquête auprès de nos enquêtrices ?

Notre enquête révèle que, contrairement à la description dressée en 1946, nos enquêtrices se différencient toutes par des caractéristiques démographiques et des convictions personnelles individuelles. Très satisfaites par leur travail « insolite », elles l’accomplissent en moyenne depuis près de 11 ans. Pour compléter leur portrait : la majorité d’entre elles résident dans des villages et des zones rurales, ont des nationalités, des niveaux d’éducation, des activités professionnelles et des aptitudes linguistiques différentes. Elles sont toutes uniques !

Qu’est ce qui les attire le plus dans ce métier si particulier ?

Le contact avec les gens de toutes les couches de la société luxembourgeoise est cité comme raison principale de faire ce métier. Les enquêtrices sont très conscientes de leur rôle central comme intermédiaires entre chercheurs et enquêté(e)s et du fait que les données recueillies en face à face ont une valeur unique, car souvent inaccessibles par d’autres moyens de collecte. Il faut être conscient que contacter des personnes très souvent difficiles à joindre, aller à la rencontre de personnes positionnées parfois aux marges de la société, recueillir leurs opinions et découvrir leurs conditions de vie, peut parfois être éprouvant, et demande d’avoir beaucoup de qualités humaines et de faire preuve d’une réelle ouverture vers l’autre.

Quelle partie du travail est plus sensible ?

L'entretien lui-même est probablement la phase de l’enquête la plus délicate. L’enquêtrice, dans un cadre confidentiel, a la responsabilité du bon déroulement de l’entretien et doit veiller à obtenir la participation du répondant tout en s’assurant qu’il reste concentré et motivé tout au long de l’échange. Elle doit également repérer les subtilités dans le changement de comportement du répondant et juger de son éventuelle difficulté à répondre à certaines questions. L’enquêtrice doit être à l’écoute de la personne enquêtée, faire preuve d’adaptabilité et d’une intelligence socio-émotionnelle face aux différentes situations qu’elles rencontrent.

Pourquoi pourrait-on dire aussi que ce métier peut être éprouvant ?

Ce métier est diversifié, toujours différent de par les personnes que l’on rencontre, mais néanmoins assez éprouvant. On peut aisément imaginer que les enquêtrices se voient directement confrontées aux problèmes sociaux et aux inégalités multiformes et persistantes de notre pays.  Et aussi parce que ce métier encore mal connu, nos enquêtrices sont parfois assimilées à des colporteuses, et de ce fait se heurtent à des comportements peu aimables. Mais ces situations sont loin d’être des généralités, et nos enquêtrices arrivent souvent à expliquer qui elles sont, grâce à leur carte d’identification délivrée par le LISER.

Un métier parfois éprouvant, mais gratifiant.

Malgré cela, ce qui l’emporte sur ces situations moins confortables sont les nombreux aspects positifs comme les accueils chaleureux, les gâteaux offerts, un sentiment d’appartenir pour un moment à la famille enquêtée, l’accumulation de savoir sur la société luxembourgeoise enrichie de sa multitude de nationalités et de cultures, et finalement le sentiment d’un bon équilibre entre vie professionnelle et familiale.

Ce métier vous tente…

Si vous désirez devenir enquêtrice (ou enquêteur), vivre l’expérience de ce métier passionnant et enrichissant et ainsi participer à l’implémentation de données destinées à la prise de décisions politiques, à la recherche académique, etc… vous avez la possibilité de postuler sous :

https://jobs.liser.lu/jobs/detail/enqueteurs-freelance-h-f-45

Article rédigé par le LISER, paru dans Lëtzebuerger Gemengen, édition septembre 2018