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21 Nov 18 | News

Evolution de la situation des emplois salariés au Luxembourg entre 1994 et 2018

Interactions entre résidents luxembourgeois, résidents étrangers et frontalier

A travers la mise à jour de trois indicateurs socio-économiques longitudinaux, le LISER vous permet de percevoir l’évolution de la situation de l’emploi salarié entre 1994 et 2018, et les différentes interactions générées entre les trois acteurs représentatifs du marché du travail.

Une composition fluctuante de l’emploi salarié entre 1994 et 2018

Caractéristiques étudiées 1994 2008 2018
% de résidents luxembourgeois 46 29 27
% de résidents étrangers 28 27 27
% de frontaliers 26 44 46
% de femmes 36 38 40
Rapport de masculinité* 176 163 149
Rapport « Jeunes-Agés »** 5 2 1,3

Source : IGSS (fichier de mars de l’année en cours), calculs LISER
* Le rapport de masculinité est le nombre d’hommes pour 100 femmes
** Le rapport « jeunes-âgés » représente la part de jeunes travailleurs (1534 ans) par rapport aux travailleurs âgés (50 ans et plus) : en 1994, la part de jeunes travailleurs de 15-34 ans est 5 fois plus élevée que celle des travailleurs plus âgés.

Constatations :

  1. Même si le pourcentage de femmes salariées augmente (40% en 2018), le nombre d’hommes reste prédominant avec en 2018, 149 hommes pour 100 femmes.
  2. En 24 ans, le rapport entre les jeunes travailleurs (15-34 ans) et les travailleurs âgés (50 ans et plus) a fortement chuté ; on note ainsi une baisse du nombre de jeunes travailleurs, avec en parallèle une augmentation de la part des travailleurs âgés.
  3. Enfin, contrairement à l’évolution décroissante de la part des résidents luxembourgeois dans l’emploi salarié, la part des résidents étrangers tend à rester quasiment stable entre 1994 et 2018. Le pourcentage de frontaliers n’a, quant à lui, cessé de croître les dix premières années pour adopter ensuite une tendance dénotant une certainement stabilisation du phénomène (26% en 1994 contre 46% en 2018).

L’ensemble des caractéristiques de l’emploi salarié est consultable sur l’indicateur.

Un emploi salarié visiblement boosté par l’afflux des frontaliers

Au cours de ces dernières décennies, l’emploi salarié a presque doublé au Luxembourg, principalement en raison de l’afflux de travailleurs frontaliers venus de France, d’Allemagne et de Belgique. L’emploi salarié intérieur1 a plus que doublé depuis 1994, passant d’environ 190 000 à plus de 420 000 salariés. En effet, alors que les frontaliers Evolution de la situation des emplois salariés au Luxembourg entre 1994 et 2018. Interactions entre résidents luxembourgeois, résidents étrangers et frontaliers Esch-sur-Alzette 19 novembre 2018 représentaient 26% de l’emploi salarié intérieur au 31 mars 1994, leur part s’élève à 46%, 24 ans plus tard. Entre 1994 et 2003, le nombre de frontaliers présents a plus que doublé, puis entre 2003 et 2007, il a progressé de 26%, pour ralentir à 8% entre 2007 et 2008. Ce n’est qu’après 2008, durant la crise économique mondiale, que son augmentation s’est stabilisée entre 1 et 3% par an.

Plus de détails sont consultables sur l’indicateur.

Vieillissement de la population active occupée du Luxembourg malgré la main d’oeuvre frontalière et étrangère

Dans la plupart des pays européens, la population nationale, c’est-à-dire l’ensemble des résidents, constitue le principal vivier de main-d’œuvre salariée. Le vieillissement démographique de la population nationale se retranscrit dès lors directement dans la population active occupée. Le Luxembourg apparaît dans ce contexte comme un cas particulier car le vieillissement de sa population active dépend également de celui des frontaliers (46% en 2018) et des résidents étrangers (27% en 2018).

Dans ce contexte, le Grand-duché a pu bénéficier d’un répit en termes de vieillissement de sa population active jusqu’au milieu des années 2000, notamment grâce à l’arrivée d’une main-d’œuvre frontalière et étrangère plus jeune en moyenne que la main-d’œuvre luxembourgeoise.

Néanmoins, cette dynamique particulière du Grand-Duché s’est essoufflée au cours du temps et le répit semble consommé. Dès 2003, les frontaliers et les résidents étrangers ont en effet vieilli à un rythme plus soutenu que les salariés résidents luxembourgeois. Sur l’ensemble de la période 1994-2018, l’âge moyen des salariés résidents luxembourgeois a progressé de 3,6 ans (41 ans en 2018) contre 6,2 ans pour les salariés résidents étrangers (41ans) et 7,1 ans pour les frontaliers (41 ans).

Plus de détails sont consultables sur l’indicateur.

D’autres indicateurs clefs peuvent être consultés sur le site des indicateurs socio-économiques du LISER à l’adresse : http://www.liser.lu/ise
Kristell Leduc: Département ‘Conditions de Vie’