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09 Dec 19 | News

Le potentiel foncier disponible au Luxembourg

L’estimation du potentiel foncier dans l’ensemble du pays s’élève à 2 846 hectares en 2016

L’Observatoire de l’Habitat du Ministère du Logement, dont les travaux sont exécutés par le LISER, a publié au cours des derniers mois quatre études sur le foncier au Luxembourg. Après que l’édition de septembre de Femmes Magazine s’est penchée sur la concentration foncière pour expliquer plus en détail quels types d’acteurs détiennent quels terrains, nous présentons les résultats de la note 22 de l’Observatoire de l’Habitat, à savoir le potentiel foncier.

Quelle superficie reste disponible pour la construction de logements à l’échelle du pays ?

Pour déterminer le potentiel foncier, l’Observatoire de l’Habitat a recensé les terrains libres de construction et se prêtant à la création de logements dans l’ensemble des communes du Luxembourg. Les terrains pris en compte se localisent en zones d’habitation et en zones mixtes avisées par les plans d’aménagement général (PAG) des communes. Comme son nom l’indique, la zone mixte peut accueillir différentes fonctions, ce qui a mené à considérer uniquement 75% des surfaces disponibles dans cette zone comme utilisables pour la construction de logements, tandis que l’ensemble des terrains libres de la zone d’habitation sont considérés. L’estimation du potentiel foncier dans l’ensemble du pays s’élève à 2 846 hectares en 2016, ce qui est plus ou moins l’équivalent de l’ensemble du territoire communal de Kehlen. La commune avec le potentiel le plus élevé est la ville de Luxembourg avec plus de 330 hectares. A l’échelle du pays, un cinquième de la superficie de toutes les zones destinées à l’habitat reste encore libre de construction et pourrait être utilisée pour la création de logements. Il s’agit d’un potentiel théorique, tenant compte de la réglementation, mais sans prise en considération de la volonté des propriétaires de mettre en vente ou en construction leurs terrains.

Selon quelles temporalités, les terrains pourraient être mobilisés ?

En fonction de leur localisation et du caractère règlementaire, les terrains peuvent être plus ou moins rapidement mobilisables. L’Observatoire de l’Habitat a distingué plusieurs grands types de terrains, dont les suivants : un tiers de tous les terrains disponibles sont des Baulücken, c’est-dire des dents creuses dans le tissu urbain, de taille restreinte, viabilisés et pouvant être mobilisés en principe rapidement via une autorisation à bâtir. 27% des terrains sont situés dans des zones « nouveaux quartiers », ce qui veut dire qu’avant de pouvoir développer ces terrains, il faut d’abord créer un plan d’aménagement particulier (PAP) ce qui implique qu’ils peuvent être mobilisés à moyen terme. Finalement 14% des terrains sont localisés en zones d’aménagement différé et constituent des réserves foncières disponibles à long terme.

Pourquoi la mobilisation des Baulücken est-elle importante ?

Même si une Baulücke n’a qu’une taille réduite en soi, pris dans leur ensemble, les Baulücken forment un tiers du potentiel foncier pour l’habitat. Leur mise en valeur permet de réduire le mitage de l’espace et de limiter l’artificialisation des sols vers l’extérieur du tissu urbain existant ce qui entraîne une préservation des espaces naturels et agricoles. Un autre avantage des Baulücken est qu’elles sont d’ores et déjà viabilisées : les communes n’ont pas besoin de créer de nouvelles routes et infrastructures, ce qui permet d’éviter des dépenses de mise en place des réseaux, mais aussi de limiter les coûts ultérieurs d’exploitation et d’entretien des différents réseaux, vu qu’ils sont mieux rentabilisés. Le défi sera de viabiliser ces Baulücken dont 75% sont détenues par des personnes privées et uniquement 6% sont entre les mains publiques.

Valérie Feltgen
Département Développement Urbain et Mobilité 

Article rédigé par le LISER, paru dans Femmes Magazine, édition novembre 2019