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06 Feb 20 | News

Implication des jeunes étrangers dans des activités bénévoles au Luxembourg

Présentation des conclusions d’un travail académique s’appuyant sur le projet « Structural and social integration of the third country nationals (TCN) and other immigrants in Luxembourg »

Cet article1 présente les conclusions d’un travail académique s’appuyant sur le projet « Structural and social integration of the third country nationals (TCN) and other immigrants in Luxembourg », mené par les chercheuses Marie Valentova et Adda C. Justiniano-Medina du Département Conditions de vie du Luxembourg Institute of Socio Economic Research (LISER).

 

Quels sont les principaux groupes d’immigrés au Luxembourg ? Qu’en est-il des jeunes migrants ?

Le Luxembourg est une destination attractive pour les immigrés. D’après les derniers chiffres, en 2019, environ 47 % de la population du Luxembourg est de nationalité étrangère. Les principaux groupes d’immigrés originaires de pays membres de l’UE sont les Portugais (15,5 % de la population totale) et les Français (7,6 % de la population totale), tandis que les principaux groupes d’immigrés originaires de pays non membres de l’UE sont les citoyens de l’ex-Yougoslavie (environ 10 974 résidents2) et du Cap-Vert (environ 2 600 résidents1).

La part d’enfants nés au Luxembourg de parents de nationalité étrangère est passée de 33,4 % en 1990 à 55,3 % en 2005 (STATEC 2015). En 2019 au Luxembourg, la population âgée de 15 ans ou moins dépasse 100 000 habitants, dont environ la moitié est née à l’étranger (STATEC 2019). Dans ce contexte, les débats sur l’intégration des immigrés et des jeunes issus de l’immigration sont au cœur de l’agenda politique au Luxembourg.

Intégration des jeunes ressortissants étrangers.

Le Luxembourg se préoccupe de l’intégration des immigrés, parmi lesquels des ressortissants de pays non membres de l’UE qui ne bénéficient pas du droit de libre circulation3. Le Plan d’action national pluriannuel d’intégration et de lutte contre les discriminations 2010-2014 est l’un des exemples concrets des mesures prises pour favoriser l’intégration. Ce plan d’action visait notamment à encourager l’intégration sociale et politique des ressortissants étrangers4 ainsi que leur implication dans des associations bénévoles.

Les mesures d’incitation visant à encourager l’implication dans des activités bénévoles sont importantes, notamment pour les jeunes issus de l’immigration, car l’engagement citoyen chez les jeunes influence l’engagement dans la société civile à l’âge adulte. Les chercheuses Marie Valentova et Adda C. Justiniano Medina du LISER ont étudié la participation à des activités bénévoles parmi les jeunes résidant au Luxembourg dans leur article à paraître : « Comparing voluntary activities among immigrant and non-immigrant youths. Focus on third country nationals ».

L’objectif principal de leurs analyses a été de comparer l’implication dans des organisations bénévoles de deux groupes d’étudiants résidant au Luxembourg originaires de pays non membres de l’UE (originaires de l’ex-Yougoslavie et du Cap-Vert) avec leurs homologues d’origine européenne (Portugais et Français) et ceux d’origine luxembourgeoise. Cette comparaison était destinée à expliquer les différences systématiques entre les étudiants issus de pays non membres de l’UE et les autres groupes de jeunes.

Au final, dans quelle mesure ces jeunes s’intègrent-ils dans des associations ?

Les principales conclusions suggèrent que les étudiants originaires de l’ex-Yougoslavie présentent le même degré d’implication dans des associations bénévoles que leurs homologues d’origine luxembourgeoise et sont même davantage engagés que les étudiants français ou portugais. En revanche, les étudiants originaires du Cap-Vert sont loin derrière leurs homologues d’origine luxembourgeoise en ce qui concerne l’engagement dans les organisations bénévoles listées. Les cap-verdiens sont également moins engagés que leurs homologues portugais. Néanmoins, ils présentent un niveau d’implication bien plus élevé en ce qui concerne les groupes militants, pour lesquels ils devancent les jeunes originaires de l’UE. Ces résultats laissent à penser qu’il existe des différences dans les niveaux d’implication dans des associations au sein de divers groupes d’étudiants.  L'explication de ces différences devrait encore faire l'objet de recherches plus approfondies.

À propos des auteurs:
Marie Valentova (Chercheur; département Conditions de vie, María Guadarrama (Statistician; Data Centre) , Adda C. Justiniano-Medina (Doctorant;  département Conditions de vie)

Article rédigé par le LISER, paru dans Femmes Magazine, édition décembre 2019

Auteures de cet article: Maria Guadarrama, Adda Carla Justiniano-Medina et Marie Valentova
2 Source, STATEC : https://statistiques.public.lu/stat/TableViewer/tableView.aspx?ReportId=12859&IF_Language=fra&MainTheme=2&FldrName=1
3 MPG. 2013. Using EU Indicators of Immigrant Integration. How can integration indicators be used to improve policymaking?, consultable (en anglais) à l’adresse :  https://www.migpolgroup.com/_old/wp content/uploads/2013/08/Final-report_Using-EU-indicators-of-Immigrant-Integration_June-2013.pdf
4 OLAI (2010). Plan d’action national pluriannuel d’intégration et de lutte contre les discriminations 2010-2014, Orientation du plan d’action, consultable à l’adresse :  http://www.olai.public.lu/fr/publications/programmes-planactions-campagnes/PAN/02a-PAN-2010-2014-FR.pdf