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22 Feb 24 | News

Conférence de presse - Etude sur la précarité et le (non-)recours aux aides financières au Luxembourg

Projet réalisé par Anne-Catherine Guio (LISER), avec le soutien méthodologique d’Anne Franziskus (STATEC).

Ce 21 février 2024, la Chambre des salariés (CSL) a accueilli dans ses locaux la presse nationale pour présenter l’étude « Précarité et (non-)recours aux aides financières au Luxembourg » élaborée par notre Institut de recherche avec le soutien méthodologique et scientifique du Statec.

Les résultats de cette étude commanditée par la CSL ont été présentés à la presse ce mercredi 21/02/24 à 10h30 dans les locaux de la CSL.

Alors que 20% de sa population est confrontée au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, le Luxembourg s’est engagé à diminuer ce nombre d’un sixième d’ici à 2030. Pour y parvenir, il dispose d’une batterie d’instruments, mais il n’existe que très peu d’études sur le recours aux aides disponibles par la population dans le besoin. Le présent rapport, élaboré à la demande de la CSL par le LISER (Anne-Catherine Guio) avec le soutien méthodologique du STATEC (Anne Franziskus), vise à comprendre les raisons du non-recours, grâce à des entretiens qualitatifs.

D’abord, ces entretiens ont porté sur les multiples trajectoires vers la précarité qui peut toucher de nombreux profils différents : si certaines personnes se trouvent structurellement au bas de l’échelle des salaires, d’autres ont connu la maladie, la séparation ou la perte de leur emploi. Le logement est aussi un problème majeur qui pèse très lourdement sur le budget.

L’étude expose ensuite les raisons du non-recours aux aides financières disponibles. Un premier élément est lié à la recherche et à la compréhension des informations. Ainsi, certaines aides semblent plus connues que d’autres. Un deuxième élément porte sur les démarches elles-mêmes, avec deux difficultés majeures : les délais d’attente pour obtenir une réponse et la lourdeur du renouvellement de la demande chaque année. La relation avec l’administration semble aussi parfois difficile. Les raisons du refus de l’aide ne sont pas toujours comprises et il semble impossible de s’y opposer. Finalement, l’analyse se penche sur la manière dont sont conçues les aides. Les conditions d’accès sont complexes et non harmonisées entre les aides. Elles peuvent par ailleurs de facto exclure certains groupes en situation de précarité. Par exemple : les étudiants, même en situation de grand besoin, sont exclus de la plupart des aides ; les plafonds de revenus de certaines aides sont jugés trop bas, notamment par rapport au salaire social minimum, les parents seuls avec enfant(s) font face à d’énormes barrières pour avoir droit à l’avance pour pension alimentaire de la part de l’Etat, ….

Pour chacun des problèmes identifiés dans l’étude, le rapport propose des pistes de réflexion et des solutions, telles que rendre l'information sur les aides plus accessible et compréhensible (p. ex. via un guichet unique et un simulateur unique pour toutes les aides), automatiser l'octroi et le renouvellement des aides chaque fois que cela est possible, réformer les critères d'éligibilité pour inclure davantage de personnes dans le besoin, faciliter l'accès aux épiceries sociales pour lutter contre l'extrême pauvreté et la faim.

Pour découvrir l’étude : https://www.csl.lu/fr/precarite-et-non-recours-aux-aides-financieres-au-luxembourg/