L'objectif de ce projet est d'améliorer les connaissances disponibles au Luxembourg sur les jeunes qui ne sont ni en Education, ni en Emploi, ni en Formation (qualifiés de NEETs). Ces jeunes de par les risques de marginalisation sociale et d'exclusion du marché du travail qu'ils encourent, constituent à l'échelle européenne un groupe cible des pouvoirs publics. La réduction du taux de NEETs est, d'ailleurs, un des objectifs de la Garantie pour la Jeunesse. Dans le cadre de ce projet, deux rapports du Dr Laetitia Hauret, chercheuse au LISER, viennent d'être publiés, et sont téléchargeables sur notre site.

Le premier rapport, grâce aux données de l'enquête Situation des jeunes sur le marché du travail, dresse le portrait des NEETs au Luxembourg sous un angle inédit, en tenant compte notamment, de leurs capacités cognitives, leurs comportements déviants ou encore leur déprivation matérielle. Il montre toute l'hétérogénéité qui se cache derrière cette population appelant à des actions publiques non pas uniformes, mais ciblées. L'analyse typologique montre que pour 60% des NEETs étudiés, la nécessité de développer l'action publique se fait moins ressentir, car ils ne sont ni éloignés du marché du travail, ni de la société. En effet, leur statut de NEET est soit volontaire, soit correspond à une phase de transition entre éducation et emploi ou entre deux emplois. Pour les autres, en revanche, une action publique spécifique est primordiale pour les aider à quitter ce statut, et faire face aux divers problèmes auxquels ils sont confrontés (tels que soucis de santé, garde d'enfants, comportements déviants, difficultés matérielles, faible niveau d'employabilité, …).

Le second rapport est de nature plus explicative. Il se focalise sur la relation entre le statut de NEET et une autre problématique concernant la jeunesse, à savoir le décrochage scolaire. Il montre, à l'instar d'autres études, que le décrochage scolaire est le facteur de risque le plus lié au statut de NEET. Lutter contre le décrochage scolaire permet donc de s'attaquer au phénomène tout en ciblant les NEETs les plus vulnérables. En effet, les jeunes qui ont été des décrocheurs scolaires, occupent le statut de NEET depuis plus longtemps et sont plus éloignés de la société et/ou du marché du travail que ceux qui ont eu un parcours scolaire sans décrochage. Le rapport souligne toutefois que la relation entre décrochage et statut de NEET n'est pas déterminante. Au contraire, la majorité des décrocheurs parviennent, par la suite, à s'insérer sur le marché du travail ou à reprendre des études ou une formation.