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18 Mar 15 | News

« Take off » des enquêteurs du LISER sur la 13ème vague de l’Enquête EU-SILC

Recueillir des données sur le revenu et les conditions de vie.

Recueillir des données sur le revenu et les conditions de vie.

L’enquête EU-SILC1 2015 (European Union - Statistics on Income and Living Conditions) vient d’être lancée au Luxembourg. Près de 8.000 ménages seront contactés, et une centaine d’enquêteurs se déploieront sur tout le territoire jusqu’à la fin novembre.

EU-SILC est le cadre de référence d’Eurostat pour la collecte de données en vue de l’établissement de statistiques comparatives sur la répartition des revenus et l’inclusion sociale dans l’Union européenne.
Deux types d’analyse sont possibles à partir de ces données :

  • des analyses transversales relatives à une date donnée sur les revenus, la pauvreté, l’exclusion sociale et d’autres conditions de vie ;
  • des analyses longitudinales reflétant des évolutions au fil du temps grâce à la collecte de ces données auprès des mêmes ménages sur une période de quatre ans.

L'importance de disposer d’indicateurs dans ces domaines s'est accrue depuis juin 2010 quand les Chefs d'état et de gouvernement de l'Union européenne, dans le cadre de la stratégie Europe 2020, ont décidé de se fixer un objectif sur l’inclusion sociale : la réduction d’au moins 20 millions du nombre de ménages confrontés à la pauvreté et à l'exclusion sociale dans l’ensemble de l’UE d’ici 2020.
 
La récurrence annuelle de cette enquête et son aspect comparatif permet ainsi de suivre les progrès accomplis dans la réalisation de cet objectif, qui est évalué par un indicateur combinant le taux de risque de pauvreté monétaire, le taux de privation matérielle grave et la proportion de personnes vivant dans un ménage à très faible intensité de travail.

Grâce à cette enquête, le Luxembourg peut fournir le fameux taux de risque de pauvreté2 relative qui est de 15,9% en 2013. Ce taux place le Luxembourg en dessous de la moyenne européenne (16,7%) en termes d’inégalité de revenu. A titre de comparaison, il varie entre 23,1% en Grèce et 8,6% en République tchèque. Au Luxembourg, cela signifie que 15,9% de la population totale du pays vit avec un revenu disponible inférieur à 1665 €/mois. Malgré ce taux, cette enquête confirme également que le niveau de vie général au Luxembourg, mesuré par le revenu disponible équivalent médian, est le plus élevé de l’UE des 28.
Pour en connaître davantage quant aux analyses sur la pauvreté, le lecteur pourra se référer aux premiers chapitres de l’ouvrage collectif du LISER : Cohésion sociale et territoriale au Luxembourg – Regards croisés.

Pour sa partie luxembourgeoise, l’enquête a débuté en 1985 sous le nom PSELL (Panel Socio-Economique « Liewen zu Lëtzebuerg »), et à partir de 2003 a porté le nom d’enquête EU-SILC.  Cette enquête comparative et longitudinale a 30 ans cette année. On peut réellement dire qu’elle a été pendant toutes ces années au service de la société, d’autant plus qu’elle est née d’une étude pionnière sur la pauvreté, conduite par le fondateur du CEPS/INSTEAD.
 

1 Elle s’inscrit dans un processus européen piloté par Eurostat, dont le volet luxembourgeois est mené conjointement par le LISER et le STATEC.

2 Le taux de risque de pauvreté est la proportion d’individus ayant un revenu inférieur à un certain seuil. Ce seuil est, au niveau de l’Union Européenne, fixé par convention à 60% de la médiane du revenu disponible par équivalent-adulte (après transferts sociaux). Être à risque de pauvreté signifie donc disposer de revenus significativement inférieurs à ceux de l’ensemble de la population. C’est une approche relative de la pauvreté et non pas absolue.